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Le stress est l’ennemi du chien ! Le stress est à la mode dans nos sociétés modernes. Nous employons ce mot pour tout ou presque et il est même universel, reconnu et utilisé dans de nombreuses langues. On l’emploie dans tous les domaines, pour les êtres vivants, les végétaux, et même dans le domaine du numérique. Le stress numérique, lié à une hyper connexion ou à l’angoisse d’être dépassé par un monde qui nous échappe. Le stress nous tue à petit feu. Comme nos sociétés modernes renâclent à changer, on a inventé un stress à deux faces. Il y aurait donc un bon stress et un mauvais stress. Soyons clair, il n’y a qu’un stress, c’est notre système d’adaptation à l’environnement. Quand ce système dure dans le temps, il devient néfaste.
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De manière très imagée, voici comment fonctionne le stress. Imaginez une cité Grecque antique, protégée par de grandes murailles. Une sentinelle, perchée sur les créneaux aperçoit au loin une armée ennemie. Elle souffle à plein poumons dans sa trompette et aussitôt la ville se met en branle. À cette époque, chacun défendait sa cité, pas seulement les soldats. Il y allait de la liberté de chacun. Les habitants d’une cité tombée aux mains de l’ennemi étaient soumis à l’esclavage. Dans notre exemple, ce détail est important, car de ce fait, le boulanger comme le poissonnier, le maréchal ferrant et tous les artisans de tous les corps de métier abandonnent leur poste et revêtent leur tenue de guerre. La cité est alors en état de stress.
Admettons que l’armée ennemie bifurque ou fasse demi-tour, cette alerte sera donc une fausse alerte et chacun retournera à son fourneau ou à son étal. Le stress redescend.
Si l’armée ennemie fonce droit sur la cité fortifiée mais finit par se casser le nez, alors, le stress durera le temps de la bataille. Quand l’armée adverse repartira, la ville retournera au calme et chacun redeviendra boulanger ou poissonnier.
Mais que se passe-t-il si le siège dure un an, deux ans, ou plus ? Que se passe-t-il si les combats sont rudes et engagés chaque jour ? Dans ce cas, il sera difficile de trouver du poisson chez le poissonnier.Il n’aura pas pu pêcher. Idem chez le boulanger qui ne pourra pas faire de pain si le meunier, lui aussi sur le front, n’a pas moulu le blé.
Le problème principal du stress est que toutes les forces vives sont accaparées pour s’adapter à la situation présente.
En cas de stress maximal (une agression) vous n’avez pas faim, et si vous avez déjà mangé, vous allez mal digérer, vous ne pensez pas à faire un enfant, vous n’allez pas aux toilettes non plus. Bref, toutes vos forces sont axées vers l’agresseur.
Quand une gazelle est prise en chasse par un guépard, son stress lui permet de courir très très vite, de mieux voir le fauve et de lui échapper. Mais dix minutes plus tard, on retrouvera l’herbivore broutant l’herbe grasse.
Quand une femme subit la misogynie de son chef chaque jour, qu’elle se repasse chaque soir les scènes de tension, qu’elle en parle à son mari, à ses collègue et qu’elle rumine au lit et dans sa voiture, le stress ne dure pas dix minutes mais une vie, jusqu’à ce que l’environnement change.
Il est fort probable alors, que cette femme ne tombe pas enceinte, qu’elle digère mal, qu’elle déclenche des allergies, des dermites etc. Tout son système intérieur, toutes ses défenses sont sur les murailles de la cité, faisant face à l’ennemi. À l’intérieur, on ne trouve plus de quoi vivre normalement.
À ce stade, vous entrevoyez le mal de notre société. Nous sommes en adaptation permanente à un monde qui s’enferre dans des positions absurdes et nous souffrons de cette tentative perpétuelle d’ajustement, alors que nous devrions vivre dans un environnement stable et apaisant.
C’est tout le problème du chien moderne. Comment vit-il ? Prenons le cas extrême du chien d’appartement. Le matin, à six heures, il a droit à une micro sortie de dix minutes car son humain part travailler. Il n’a pas le temps de sentir les urines des congénères ce qui est normalement vital pour lui. Puis il doit se retenir d’uriner jusqu’au retour de son maître. Parfois huit, neuf ou dix heures ! Le feriez-vous ? Le chien est le seul animal sur terre qui nécessite notre accord pour se soulager. Je vous laisse imaginer le stress. En ville, il est sorti en laisse et on lui interdit le plus souvent de dire bonjour aux autres chiens. Et oui, il se bat en laisse ! Encore du stress. Quand le maître rentre, dans le meilleur des cas, il sort un peu plus longtemps mais ce n’est pas certain. Il ne devra pas réclamer à table ce soir. Pourtant, son esprit grégaire le pousse à partager le repas avec son groupe. Encore une pointe de stress. Et cette nuit, il dormira seul dans la cuisine. Pour un animal social, c’est difficile.
Chaque fois que je suis appelé pour un problème de comportement, je m’applique à déterminer la source de stress du chien incriminé. Se pencher sur le problème du stress règle souvent une partie du problème.
Pour en savoir plus sur le stress mais aussi sur l’influence de l’environnement sur le comportement du chien, vous pouvez lire le livre « le chien au macroscope », une approche systémique du comportement canin.
Réduire le stress chez un chien peut impliquer des ajustements à son environnement, à son régime alimentaire, à son exercice, et même à son interaction avec son propriétaire. Voici quelques conseils pour aider à apaiser le stress chez les chiens :
Apprenez tout d’abord à reconnaître les signes de stress chez les chiens, tels que le léchage excessif, les bâillements fréquents, la queue basse, les oreilles plaquées en arrière, etc. Si vous doutez de vos capacités à « lire votre chien », n’hésitez pas à suivre une formation comportementaliste canin pour les particuliers.
Créez un environnement le plus calme possible. Assurez-vous que votre chien a un endroit sûr et confortable où se retirer si nécessaire.
Les chiens apprécient la routine. Les routines participent de leur équilibre. Établissez une routine quotidienne stable pour les repas, les sorties, et le temps de jeu.
Assurez-vous que le chien obtienne suffisamment d’exercice physique. Cela peut aider à libérer l’énergie accumulée et à réduire le stress.
Fournissez des jouets d’occupation, en particulier ceux qui peuvent être remplis de friandises. Cela peut aider à occuper mentalement le chien. Des jeux olfactifs (friandises cachées dans une boîte en carton ou dans un torchon) peuvent l’aider à décompresser.
Intégrez des activités qui stimulent mentalement le chien, comme des jeux de recherche de nourriture ou des jouets interactifs. Enrichir l’environnement est vraiment une base dans la vie de votre chien.
Bien sûr, le régime alimentaire du chien doit être équilibré. Certains ingrédients alimentaires peuvent affecter le comportement. Une mauvaise digestion aussi.
Si le chien est stressé en présence d’autres animaux ou de nouvelles personnes, envisagez une socialisation progressive. Utilisez des renforcements positifs pour associer des expériences positives.
Utilisez des méthodes de formation en renforcement positif en éducation canine pour renforcer les comportements souhaités. Évitez les méthodes punitives qui ne feraient que renforcer le stress.
La musique apaisante peut aider à créer une atmosphère calme. Il existe même des playlists spécialement conçues pour les chiens. Néanmoins leur efficacité reste tout de même à démontrer scientifiquement. Mais c’est à tester.
Le toucher doux et les câlins peuvent être apaisants pour certains chiens. Cependant, respectez toujours les signes de confort du chien. Tous les chiens ne sont pas tactiles. Le Raïki est parfois une voie intéressante.
Votre chien est-il en bonne santé ? Planifier des visites vétérinaires régulières. Certains problèmes de santé peuvent causer du stress.
Des diffuseurs de phéromones apaisantes peuvent être utiles, en particulier dans des situations stressantes comme les feux d’artifice ou les déplacements. Parlez-en à votre vétérinaire. Il est le mieux placé pour trouver des aides médicamenteuses.
Si possible, évitez les situations stressantes. Par exemple, si votre chien n’aime pas les feux d’artifice, créez un espace calme pendant ces événements. Les feux d’artifice sont terrifiants pour un chien, vraiment !
Si le stress du chien persiste malgré vos efforts, consultez un vétérinaire comportementaliste ou un professionnel du comportement canin. Renseignez-vous pour connaître le prix d’un coach canin. Ils peuvent fournir une évaluation approfondie et des recommandations spécifiques.
Chaque chien est unique, il est donc important d’adapter ces conseils en fonction de la personnalité, des antécédents et des besoins individuels de votre chien. La patience, la cohérence, et l’observation attentive sont des éléments clés pour aider un chien à gérer son stress.
