Le dressage du chien par aversion est inefficace.

Contre le collier électrique

Pourquoi faut-il interdire le collier électrique ?

Il y a quelques années encore, nos professeurs martyrisaient les élèves en donnant des coups de règles sur le bout des doigts pour chaque mauvaise réponse. La fameuse « férule ». Il semblerait complètement dingue de revenir à ce type d’éducation aujourd’hui. Le domaine de l’éducation et de l’enseignement a évolué, et nous savons bien qu’encourager l’élève et le récompenser pour chaque infime progrès apporte plus de résultats que la punition douloureuse.

L’utilisation du collier électrique sur les chiens, souvent appelé collier de dressage électronique ou collier de choc, est un sujet controversé dans le monde canin. Bien que certains propriétaires de chiens et dresseurs les considèrent comme des outils de formation efficaces, de nombreuses préoccupations et problèmes sont soulevés en ce qui concerne leur utilisation. Ces dispositifs fonctionnent en délivrant une décharge électrique, parfois accompagnée de vibrations ou de sons, lorsque le chien exécute un comportement indésirable.Nous verrons plus loin les problèmes associés à l’utilisation de ces colliers.

Face à l’utilisation de ces moyens coercitifs, le monde canin reste à la traîne, à l’image de nos gouvernements successifs. La loi Dombreval contre la maltraitance animale tente de faire bouger les choses.

La loi Dombreval et le collier électrique pour chiens.

Voici un extrait du rapport :

« Ces colliers sont déjà considérés comme de la maltraitance dans de nombreux pays et sont donc interdits ou strictement réglementés. C’est notamment le cas au Danemark, en Australie,en Allemagne, en Suisse en Autriche, en Slovénie, en Angleterre, en Finlande, en Suède et en Écosse.L’article R.214-24 du CRPM précise que «l’exercice des activités d’éducation et de dressage d’un animal de compagnie dans des conditions de nature à lui infliger des blessures ou des souffrances inutiles est interdit». Cependant, la liste des activités d’éducation et de dressage n’a jamais été établie. Il convient donc que le Ministre de l’Agriculture saisisse l’Académie vétérinaire de France, qui est compétente dans ce domaine, pour établir sur des bases scientifiques les pratiques à interdire qui seront officialisées dans un arrêté. Le contrôle serait effectué par les DDPP. Il conviendrait également de prévoir, par décret une sanction(5ème classe)pour le non-respect de cette interdiction en complétant l’article R.215-5-1 par un 9°: d’exercer des activités d’éducation et de dressage d’un animal de compagnie dans des conditions de nature à lui infliger des blessures ou des souffrances inutiles en méconnaissance de l’article R. 214-24 du CRPM ; »

Le pdf du rapport est consultable ici : https://loicdombreval.fr/wp-content/uploads/2020/10/Rapport_Dombreval.pdf

Les effets de la punition et du renforcement négatif sur le comportement ont fait l’objet de nombreux livres de psychologie expérimentale. Les chocs électriques sont au cœur de ces expériences. L’apprentissage par l’évitement est bien connu et a été utilisé dans les études sur les anxiolytiques. L’utilisation du collier électrique et ses effets sont donc parfaitement connus et une immense hypocrisie empêche l’interdiction de ces matériels barbares.

Le choc électrique de forte intensité induit une réponse physiologique de stress chez les sujets (ici des chiens). Selon (Tortora, 1982a) ces réponses sont associées à la peur et à la détresse, notamment l’aboiement, la lutte, la morsure, l’immobilisation, le retrait, la dissimulation, la course vers le propriétaire, le recroquevillement, les tremblements, la défécation et la miction . Le stress est logiquement une réponse physiologique normale qui permet à un animal de s’adapter à son environnement, elle est nuisible lorsque l’animal ne peut pas prévoir et encore moins contrôler la situation. Un chien « dressé » n’est pas en mesure d’apprendre à éviter la décharge électrique. Le taux de cortisol chez des chiens exposés à des chocs prévisibles/imprévisibles et contrôlables/non contrôlables a été mesuré, ils ont montré une augmentation de la réponse en cortisol chez les chiens qui étaient incapables d’éviter les décharges électriques.

Il est également prouvé que les propriétaires déclenchent la décharge avant même que le chien puisse par lui-même appréhender la situation et proposer un comportement adéquat.

Si vous êtes agressif, votre chien le sera ! C’est ce que conclut une étude vétérinaire parue dans Science Daily, le 18 février 2009, University of Pennsylvania.

Une enquête a, en effet, été menée auprès de propriétaires de chiens qui utilisaient des méthodes aversives pour « corriger » des animaux agressifs. Les chercheurs vétérinaires ont découvert et conclu que la plupart de ces animaux continueraient d’être agressifs à moins que les techniques de dressage ne soient modifiées. L’étude, publiée dans Applied Animal Behavior Science, a elle aussi montré que l’utilisation de méthodes de dressage non aversives ou neutres, telles que l’exercice supplémentaire ou les récompenses, suscitait très peu de réponses agressives.

Meghan E. Herron, l’auteur de l’étude, estime que la première des raisons pour lesquelles les propriétaires consultent est l’agressivité de leur chien. Un questionnaire a été proposé à ces propriétaires pour connaître leurs méthodes d’éducation et auprès de qui, ils les avaient apprises.

Les réponses furent effarantes.

Les plus fréquentes furent « moi-même » et « avec un dresseur ». Les méthodes utilisées pour contraindre le chien telles que « frapper ou donner un coup de pied au chien en cas de comportement indésirable » (43 %), « grogner contre le chien » (41 %), « forcer physiquement le chien à libérer un objet de sa gueule » (39 %), « rouler en alpha » – faire rouler le chien sur le dos et le tenir (31 %), « fixer ou regarder fixement » (30 %), « domination vers le bas » – forcer physiquement le chien à se coucher sur le côté (29 %) et « attraper le chien par les bajoues et le secouer » (26 %) ont suscité une réponse agressive chez au moins 25 % des chiens sur lesquels elles ont été tentées.

Pour reprendre les mots de Herron : « Cette étude met en exergue les risques liés au dressage basé sur la dominance, qui a été popularisé par la télévision, les livres et les défenseurs de l’éducation basée sur la punition ».

Ces techniques suscitent la peur et peuvent conduire à une agressivité dirigée par le propriétaire et il est grand temps de sortir du Moyen-Âge.

À quand l’interdiction pure et simple des colliers électriques et étrangleurs (ces derniers trop souvent imposés dès le plus jeune âge dans les clubs d’obéissance) ?

Pour en savoir plus sur les méfaits du collier électrique, consultez le site : https://banshockcollars.ca/studies.php

Votre coach en éducation canine n’utilise pas de colliers électriques. Vous pouvez bien sûr trouver d’autres coaches en éducation bienveillante dans votre région.

Les problèmes engendrés par le choc électrique.

Bien-être et conséquences physiques :

L’utilisation du collier électrique peut avoir des implications sérieuses sur le bien-être physique et émotionnel des chiens. Tout d’abord, les chocs électriques peuvent causer des douleurs et des blessures. Les partisans du collier électrique soutiennent souvent qu’il s’agit de stimulations de basse intensité, mais il est difficile d’ajuster la sensibilité de chaque chien de manière précise, ce qui peut conduire à des niveaux de choc excessifs. Les colliers peuvent également causer des brûlures, une irritation de la peau, et dans certains cas, provoquer des réactions de peur et d’anxiété chez le chien. L’association de ces stimulations avec des comportements spécifiques peut également entraîner des problèmes de généralisation, où le chien peut commencer à craindre des situations ou des personnes associées à la stimulation. On reconnaît aisément les symptômes liés à ce qu’il convient d’appeler la punition positive comme l’explique votre éducateur canin à Niort.

De plus, l’utilisation du collier électrique peut avoir des conséquences négatives sur la relation entre le chien et son propriétaire. La douleur ou l’inconfort associés au collier peuvent créer des associations négatives avec la présence du propriétaire, affectant la confiance et le lien entre le chien et son maître. Certains chiens peuvent développer des comportements d’évitement ou de peur, et cela peut compromettre la communication positive et la compréhension mutuelle entre l’animal et son gardien. Il est essentiel de reconnaître que chaque chien réagit différemment aux stimuli, et ce qui peut sembler tolérable pour certains peut être traumatisant pour d’autres.

éducation du chien sans collier électrique évite le stress
il existe de nombreuses alternative au collier électrique

Risques comportementaux et éthiques :

Sur le plan comportemental, l’utilisation du collier électrique soulève des inquiétudes quant à ses effets sur le psychisme du chien. La punition positive, telle que délivrée par le collier électrique, peut créer de l’anxiété, de la frustration et même de l’agressivité chez certains individus canins. La peur de recevoir une décharge peut conduire à des comportements d’évitement, mais cela ne garantit pas une compréhension claire de ce que l’on attend du chien. Il peut également entraîner une suppression de comportements naturels et sains par crainte des conséquences, ce qui peut perturber l’équilibre psychologique du chien. Si vous souhaitez en savoir plus ou comprendre les risques comportementaux, il peut être bénéfique de vous inscrire à une formation de comportementaliste canin.

Du point de vue éthique, l’utilisation du collier électrique soulève des questions importantes concernant le bien-être animal. Beaucoup d’organisations de protection animale et de professionnels du comportement canin s’opposent à l’utilisation de méthodes de dressage basées sur la punition positive, considérant qu’elles sont plus susceptibles de provoquer des problèmes comportementaux que de les résoudre. Les défenseurs du bien-être animal soulignent que les chiens sont des êtres sensibles et que des méthodes de formation fondées sur la compréhension, la patience et la récompense positive sont plus respectueuses de leur nature.

Alternatives respectueuses du bien-être animal :

À la lumière des problèmes causés par l’utilisation du collier électrique, de nombreuses alternatives plus respectueuses du bien-être animal sont recommandées par les experts en comportement canin. Tout d’abord, les méthodes basées sur la récompense positive, où les comportements souhaités sont renforcés par des récompenses, sont considérées comme plus éthiques et efficaces. Cela pourrait inclure l’utilisation de friandises, de jouets ou de l’attention du propriétaire pour renforcer les comportements souhaitables. Ces méthodes sont centrées sur la création d’une relation positive entre le chien et son propriétaire, encourageant des interactions basées sur la confiance et la compréhension mutuelle.

La formation basée sur le renforcement positif permet également une communication claire entre le chien et son propriétaire. Au lieu de punir un comportement indésirable, cette approche enseigne activement au chien ce qui est attendu de lui. Par exemple, au lieu de punir le chien pour avoir tiré en laisse, le propriétaire peut renforcer positivement les moments où le chien marche calmement à côté de lui. Cette méthode favorise un apprentissage progressif et évite les traumatismes associés aux stimulations négatives.

Conclusion

L’utilisation du collier électrique sur les chiens soulève des préoccupations sérieuses en termes de bien-être animal, de comportement et d’éthique. Les conséquences physiques et psychologiques, ainsi que les risques comportementaux, soulignent la nécessité de rechercher des alternatives plus respectueuses du bien-être animal. La formation basée sur le renforcement positif offre une approche plus éthique, efficace et durable pour éduquer les chiens, encourageant des relations positives entre les propriétaires et leurs compagnons canins. Il est crucial pour les propriétaires de chiens de se familiariser avec ces approches alternatives afin de garantir le bien-être et la santé mentale de leurs animaux de compagnie.