livre chien au macroscope auteur olivier lhote

Le chien au Macroscope, un livre de Olivier Lhote

Bienvenue sur cette page consacrée à mon livre : le chien au macroscope : une approche systémique du comportement canin.

Je m’appelle Olivier Lhote je suis auteur, publié depuis 2001 et je suis comportementaliste canin comme vous l’avez vu sur ce site.

Mon dernier ouvrage porte un nouvel éclairage sur le comportement canin. Vous trouverez ci-dessous un extrait qui vous expliquera comment la psychologie systémique adaptée aux chiens offre de grandes avancées dans la résolution des cas de comportements canins déviants. Le chien au macroscope est en vente chez doctanimo et sur Amazon.

Excellente lecture…

Extrait numéro 1 :

Voir le chien, le comprendre et agir différemment,

Voir le chien, le comprendre et agir différemment, voilà tout l’enjeu de cet essai. La littérature du domaine canin est foisonnante. On y trouve le meilleur et le pire… C’est une histoire humaine ! Avant de me décider à rédiger le livre que vous tenez en main, j’ai lu un nombre conséquent d’ouvrages traitant de l’éducation canine ainsi que du comportement. Ils ont un point commun : ils traitent du chien. Logique, me direz-vous. Mais pas tant, à y repenser. Hormis les chiens féraux, c’est-à-dire retournés à l’état sauvage, ou presque, les chiens ne vivent qu’en présence de l’Homme. Le chien est un commensal (qui mange à sa table) de ce dernier et pourtant, les dits ouvrages vous abreuvent de conseils ciblant le chien et non sa cellule de vie. Serait-il envisageable d’écrire sur les baleines sans évoquer l’environnement marin ? Non, bien sûr. Mais pour un chien, tout est différent. Tel ou tel livre vous explique comment faire cesser les aboiements de votre chien, mais aucun des auteurs ne pose la question de l’habitat et des conditions de vie. Comment peut-on résoudre le problème de l’aboiement intempestif sans même savoir si le chien vit en appartement, en maison, en chenil, dans le jardin ? Sans même savoir s’il reste seul quatre ou dix heures durant. Sans non plus savoir quelles ont été les réponses du propriétaire et si elles ont ou non aggravé le comportement. Il y a dans ces livres quelque chose qui tient de l’horoscope de magazine et qui serait censé correspondre à tous les cas.

Notre époque a vu se développer de nouvelles manières de penser, d’aborder et résoudre les problèmes. Mais le monde canin peine à s’y ouvrir. Le 28 janvier 2015, l’Assemblée Nationale reconnaissait aux animaux le statut d’êtres vivants doués de sensibilité. Pourtant, en 2021, le député Loïc Dombreval n’a pas obtenu l’interdiction de l’usage des colliers électriques et colliers à pointes. Le chien serait donc un être sensible, que l’on peut corriger par des chocs électriques. Étonnant, ou devrais-je dire effrayant. Apprendre ne devrait jamais être douloureux, mais pour le chien, c’est une autre histoire.

Le chien n’est pas un animal à soumettre

Dans l’esprit de trop nombreux propriétaires et d’éducateurs, le chien reste un animal à soumettre, un être au sein de la famille, qui doit obéir, un point c’est tout. Pour ces aficionados de l’éducation coercitive, les problèmes viennent toujours du chien. Mais je dois bien constater que chez la partie adverse, constituée de référents pourtant bienveillants, l’oubli des interactions environnementales est fréquent. Le chien est ce que nous en faisons et il est temps de prendre un peu de hauteur pour considérer notre compagnon sous un angle nouveau. Car à vrai dire, et c’est le comportementaliste canin qui parle, le chien est rarement problématique en soi, ce sont les relations qu’il entretient avec son environnement qui le sont. De haut, il nous est donné de comprendre les liens qui unissent et régissent les systèmes. Êtes-vous prêt pour le décollage ?

Extrait numéro 2 :

L’épigénétique

L’épigénétique est une révolution ! Il s’agit d’écrire en quelque sorte par dessus un programme. Le jeune lecteur n’a sans doute pas connu les vieilles cassettes audio, mais les plus anciens se souviennent, qu’il existait alors, des cassettes à bande magnétique sur lesquelles on pouvait enregistrer du son et celles où figurait déjà l’album de notre chanteur préféré. La différence entre les deux tenait à deux minuscules bouts de plastique, présents ou non sur la tranche du haut. La présence de deux petits trous à cet emplacement empêchait un enregistrement.

Jusqu’au jour où un malin a tenté de poser un morceau de scotch sur ces dits-trous et a permis de transformer une cassette de Claude François (ou un autre chanteur) non enregistrable en une cassette au contenu prêt à être écrasé par une nouvelle information sonore.

Il en va de même de la génétique que l’on a considérée longtemps, et a tort, comme un programme immuable, générant un développement attendu et un comportement défini. Souvenez-vous de Nicolas Sarkozy qui déplorait qu’on ne sût pas écarter le gène de la pédophilie pour soigner cette « pathologie ». Il évoquait aussi le gène du suicide… Google vous rappellera cet épisode de la tentation de l’eugénisme chez notre ex-président, en entrant « sarkozy déterminisme génétique » dans la barre de recherche de votre navigateur.

En 1953, James Watson et Francis Crick révélaient au monde la double hélice de l’ADN (acide désoxyribonucléique). À vrai dire, Friedrich Miescher, biologiste Suisse, est le premier découvreur de l’ADN. Nous sommes en 1869/70, quelques années seulement après les découvertes de Mendel (1866).

Dès lors, l’idée forte d’un déterminisme génétique s’est imposée jusqu’à ce que, dans les années 1980, un chercheur du nom de Peter Jones, fasse une découverte fantastique. Le biologiste cultivait en laboratoire des cellules de peau de souris, auxquelles il avait ajouté la molécule, 5-azacytidine. Après plusieurs jours ; des cellules sont apparues dans la culture, mais avec un aspect tout différent. La molécule 5-azacytidine avait effacé les marques épigénétiques des cellules embryonnaires pour ensuite les reprogrammer en cellules de muscle.

L’épigénétique montrait le bout de son nez.

Les scientifiques savaient depuis longtemps que certains gènes codaient les protéines et d’autres gènes, très nombreux ne codaient pas. Ils les appelèrent « junk DNA », c’est-à-dire ADN poubelle. Étonnant, puisqu’on sait bien que tout, dans la nature, joue un rôle. Encore faut-il le découvrir. Cet ADN poubelle a très vite été estimé à 80 % et est resté une énigme jusqu’aux découvertes récentes. On sait aujourd’hui que cet ADN non codant a une utilité : il régule le fonctionnement du processus génétique.

Pour éclaircir le propos et comprendre ce qui nous intéresse ici, il faut imaginer certains de nos gènes comme pourvus d’un interrupteur. Deux molécules ont été repérées comme permettant de manipuler cet interrupteur. Il s’agit « d’agents méthylants » et « d’agents acétylants ». Les premiers éteignent et les derniers allument. En clair, un gène peut ou non s’exprimer.

Ajoutez à cela le rôle de l’ARN messager dont tout le monde parle aujourd’hui avec l’arrivée de nouveaux vaccins face à la Covid-19. Votre ADN est précieux et il est placé dans un coffre-fort au cœur de la cellule. C’est un peu comme La Joconde. C’est une copie qui est exposée au Louvre, bien sûr. L’originale étant soigneusement conservée dans un coffre-fort. Une copie de cet ADN est faite puis envoyée grâce à l’ARN messager aux différentes protéines qui attendent de se développer sous l’action du code génétique.

Ce que l’épigénétique apporte d’éclairant c’est la fluidité de toute cette organisation et la réversibilité de nombreux choix faits par l’organisme. Si vous avez les yeux verts, ils le resteront jusqu’à la fin (en tout cas, c’est ce que nous pensons aujourd’hui). En revanche, si vous êtes dépressif, vous l’êtes peut-être parce que vos ascendants le furent. Et il est probable que vous transmettiez à vos enfants cette propension à la dépression. Pourquoi ? Parce que les agents méthylants évoqués ci-dessus « déposent un scotch » sur un gène qui, ainsi, ne peut plus s’exprimer. Et que ce gène s’il est transmis à la descendance, est transmis avec son scotch, son bâillon sur la bouche. La bonne nouvelle, c’est que votre enfant aura tout de même la possibilité d’enlever le scotch. Et vous aussi bien entendu.

On me pardonnera ces explications terriblement simplistes et réductrices. Mais l’idée est simplement de montrer l’implication de l’environnement dans notre vie et dans notre être. Car ces différents agents « bâillonneurs » interviennent selon des conditions extérieures.

Voici un exemple précis et maîtrisé par les biologistes. Beaucoup de travaux de recherche sont effectués sur le symptôme de stress post-traumatique. Le rôle des agents méthylants (consécutivement au traumatisme) est parfaitement identifié. Ils inhibent le transport de la sérotonine, vous savez, cette hormone du bien-être.

Pour conclure sur l’épigénétique et nous raccrocher à notre sujet, le chien. Nous devons retenir que les grandes visées biologiques actuelles mettent l’accent sur les facteurs extérieurs dans le développement et le maintient de notre bagage génétique. Les recherches prouvent les bienfaits de remèdes et de recettes ancestraux.

Les chercheurs avancent aujourd’hui clairement que la nutrition, l’exercice physique, la gestion du stress, l’harmonie des relations sociales, et le plaisir à ce que l’on fait, ont conjointement une influence conséquente sur l’épigénétique.

Or, dans le cas du chien moderne soumis à notre stress sociétal, étant parfois en manque d’activités physiques, parfois mal nourri (croquettes à bas prix), ayant peu de relations sociales (avec ses congénères par exemple) et prenant peu de plaisir à ce qu’il fait (manque d’activités cognitives), vous commencez à comprendre et entrevoir, le rôle que nous jouons dans la santé mentale et physique de nos amis. Nous détenons les manettes épigénétiques de nos chiens comme de nous-mêmes.

Je vous l’ai dit en guise de prologue, nous ne pouvons plus nous permettre de considérer le chien par un jugement d’un comportement isolé (ex : ce chien est destructeur). Il est devenu crucial d’avoir en permanence en tête cette fabuleuse interaction du monde et des êtres vivants.