Soigner son chien sans stress, c’est possible. De nombreuses techniques sont mises en œuvre pour inviter le chien, lui demander de collaborer à ses propres soins. Il s’agit de ce que l’on appelle le « medical training » ou encore les soins collaboratifs. Commençons par le Bucket Game…
Sommaire
Bucket Game : origine et principe
Le Bucket Game est un concept de medical training, développé par Chirag Patel, éducateur animalier Britannique. Vous pouvez découvrir son travail et son approche du soin collaboratif sur le site : domesticatedmanners.com
Le principe phare est de donner une voix à votre chien, ou plus exactement lui donner le pouvoir de dire « oui, je suis d’accord », « non, ça ne me dit rien » ou « attends un peu, j’ai besoin de souffler ». Nous sommes donc très loin de l’intrusion récompensée que nous évoquerons plus bas.
Ici, nous attendons le signal du chien pour commencer et poursuivre les soins. C’est lui qui décide. L’idée forte est bien sûr d’éviter tout stress à l’animal. Nous sommes bien conscient que certains soins urgents ne permettent pas d’utiliser spontanément ces techniques. Elles doivent être mises en place en amont.
Le concept du BUCKET GAME
Le concept de Chirag Patel est novateur mais s’inscrit tout de même dans la lignée des travaux de Karen Pryor et autre Emma Parsons, qui ont réellement ouvert la voie vers une communication douce avec l’animal. Communication basée sur le renforcement positif. Attention, le renforçateur et la récompense n’ont pas du tout la même valeur. Votre éducateur canin à Poitiers vous explique la différence entre récompense et renforçateur.
D’ailleurs, le Bucket Game est complètement basé sur le renforcement positif.
Avec le Bucket Game, nous autorisons le chien à donner son avis, ce qui n’est pas courant, en France où l’éducation traditionnelle et coercitive est a toujours cours.
Principe de départ : renforcer l’intérêt que le chien porte à un petit seau (Bucket), un bol, rempli de friandises appréciées par le chien. Comment faire ? La technique tient également du shaping (façonnage). Il vous suffit de disposer le bol et d’attendre. Si le chien regarde le bol, donnez-lui une friandise. S’il s’approche, renforcez de la même façon et ainsi de suite. Le chien, ne doit toutefois pas se servir dans le bol. Ce petit jeu permet de garder l’attention du chien fixée sur le bol : nous sommes exactement dans le Bucket Game, le jeu du bol.
Pour que l’expérience soit réussie, le chien doit pouvoir ne plus participer quand il le désire. Il doit pouvoir quitter l’espace à sa guise, par exemple rejoindre son panier. Lorsqu’il reste focus sur le bol, son comportement est renforcé. Nous pouvons alors entreprendre une première action.
Premier step avec le Bucket Game :
Votre chien est concentré sur le bol ? Très bien, vous allez lui proposer de toucher son oreille, c’est-à-dire, prendre l’oreille entre index et pouce et relâcher. Si le chien n’est pas d’accord, il risque fort de tourner la tête vers vous. Dans ce cas, ôtez la main. Attendez qu’il regarde à nouveau le bol et renforcez. Puis avancez de nouveau la main et touchez l’oreille. S’il reste focus sur le bol, c’est qu’il vous autorise à toucher son oreille. N’allez pas trop vite et voyez ce que vous êtes autorisé à faire : caresser ? Prendre l’oreille ? Soulever le pavillon ? Regarder dans l’oreille ?
Vous voyez, vous pouvez mettre en place de nombreuses étapes, tout en étant toujours attentif à l’avis du chien. Si toutes ces manipulations sont acceptées, vous pouvez passer à l’étape suivante : approcher un ustensile : un stylo, une pince à épiler, une seringue sans aiguille… Ne les utilisez pas, montrez-les à votre chien et c’est tout. Là encore, dès que vous avez son accord, avancez un peu plus dans l’expérience. Par exemple, caressez l’oreille avec le stylo. Chaque fois que le chien continue de regarder le bol, donnez une friandise. S’il vous regarde, cessez ce que vous faites et attendez. Soit il part, soit il retourne au bol.
Ne faites pas de séances trop longues et et encore une fois, observez votre chien et écoutez ce qu’il a à vous dire…
La réussite du Bucket Game
Votre chien est concentré sur le bol ? Très bien, vous allez lui proposer de toucher son oreille, c’est-à-dire, prendre l’oreille entre index et pouce et relâcher. Si le chien n’est pas d’accord, il risque fort de tourner la tête vers vous. Dans ce cas, ôtez la main. Attendez qu’il regarde à nouveau le bol et renforcez. Puis avancez de nouveau la main et touchez l’oreille. S’il reste focus sur le bol, c’est qu’il vous autorise à toucher son oreille. N’allez pas trop vite et voyez ce que vous êtes autorisé à faire : caresser ? Prendre l’oreille ? Soulever le pavillon ? Regarder dans l’oreille ?
Vous voyez, vous pouvez mettre en place de nombreuses étapes, tout en étant toujours attentif à l’avis du chien. Si toutes ces manipulations sont acceptées, vous pouvez passer à l’étape suivante : approcher un ustensile : un stylo, une pince à épiler, une seringue sans aiguille… Ne les utilisez pas, montrez-les à votre chien et c’est tout. Là encore, dès que vous avez son accord, avancez un peu plus dans l’expérience. Par exemple, caressez l’oreille avec le stylo. Chaque fois que le chien continue de regarder le bol, donnez une friandise. S’il vous regarde, cessez ce que vous faites et attendez. Soit il part, soit il retourne au bol.
Ne faites pas de séances trop longues et et encore une fois, observez votre chien et écoutez ce qu’il a à vous dire…
La réussite du Bucket Game
La réussite de l’entraînement aux soins tient à une chose importante : votre patience.
N’allez jamais trop vite, chaque étape doit être vécue comme un jeu par le chien et chaque progrès même minime, encouragé par une friandise. Comme tout travail lié au renforcement positif, la qualité de la friandise entre en jeu. Elle est primordiale. Comment savoir si telle ou telle friandise est la bonne ? c’est à votre chien d’en décider. Faites des essais, et là aussi laissez-le choisir. Disposez trois bols de friandises et voyez vers quel bol il se dirige spontanément. Ne donnez jamais les croquettes de son repas en friandises, elles ne seraient pas excitantes pour lui.
L’intrusion récompensée
Nous avons parlé plus haut de l’intrusion récompensée. Il s’agit d’un concept mal identifié et pourtant, régulièrement utilisé. A vrai dire, c’est ce que la plupart des propriétaires d’animaux de compagnie font. L’intrusion est un acte aversif, autrement dit, un acte à destination du chien, sans son consentement. Le plus souvent, lorsque nous devons faire un soin à notre animal, comme par exemple, déposer une goutte de sérum dans une oreille ou un œil, non immobilisons l’animal, puis le forçons à ouvrir l’œil et laissons tomber la goutte. après seulement, nous récompensons par un bisou et une friandise.
Il est important de souligner qu’une récompense n’est jamais un renforçateur. Les deux concepts sont différents. Les travaux menés par les « behavioristes » américains que nous étudions en formation comportementaliste canin, pour aller plus loin, ont mis en exergue la force et l’influence d’une conséquence sur son comportement. Certaines conséquences motivent un comportement de sorte que ce dernier aura tendance à se reproduire dans le futur. Il s’agit d’une célèbre renforcement positif. Mais cette conséquence doit être immédiate. C’est l’une de ses caractéristiques pour être efficace.
La récompense quant à elle peut intervenir beaucoup plus tard, son but n’étant pas d’encourager un comportement mais de féliciter. Une friandise donnée une minute après un l’apparition d’un comportement n’a pas d’influence sur le comportement. Elle en a sur le chien et sur la relation qu’il entretien avec son référent. En revanche, si elle est donnée au moment exact ou le chien se couche, elle permet au chien de faire le rapprochement entre son geste et la friandise.
Tous les grands entraîneurs travaillent de cette façon aujourd’hui.
Dans le cas du medical training et du bucket game, vu dans cet article, nous renforçons chaque micro comportement du chien. En cela, la technique s’oppose véritablement à l’intrusion récompensée. Dans le cas de cette dernière, si nous forçons l’action (mettre une goutte), nous provoquons une montée de stress chez le chien et il s’ensuit souvent un recul ou un débattement que bien sûr nous ne voulons pas et que nous bloquons. Nous avons donc créé un comportement non souhaité, que nous ne voulons pas renforcer. Pourtant nous allons donner une friandise pour remercier le chien d’avoir supporté l’acte. Ce n’est vraiment pas la bonne méthode. La preuve est évidente dans le cas d’un enfant. Amené un petit gars chez le docteur pour un vaccin. Maîtrisez-le, tenez son bras, demandez au médecin de piquer. La piqûre étant faite, offrez-lui une glace. Pensez-vous que vous avez donné envie à l’enfant de revenir pour le rappel. Non, évidemment.
Vous voyez donc que les soins invasifs puis récompensés ne sont que très rarement la solution. Bien sûr, le plus souvent, ils sont inévitables. Les vétérinaires ont des agendas chargés. Il y a du monde en salle d’attente. Les soins sont parfois vitaux, et il faut aller vite. J’ai connu le cas de vaccinations de masse (dans les zoos par exemple, lors des campagnes de vaccinations contre la grippe aviaire). Il est clair que l’urgence l’emporte sur la patience.
Mais toute la force du medical training réside dans (comme son nom l’indique) l’entraînement.
Chez vous, chaque jour, durant quelques minutes, vous pouvez entraîner votre chien ou votre chat a participé à des soins courants. Le nettoyage des oreilles, la coupe ou la lime des griffes, le brossage, le bain, la douche, sont autant d’actions qui peuvent devenir agréables ou tout au moins très supportables s’ils sont mis en place avec douceur et patience. Il faut parfois partir de très loin, certains chiens ne supportent même pas la vue d’une brosse. Mais qu’importe, cette fois, vous avez tout votre temps.
Vous allez pouvoir renforcer là aussi chaque micro comportement proposé par votre toutou. Considérez la brosse comme un stimulus qui déclenche la fuite de votre chien. Ce stimulus est actif à une certaine distance. Par exemple, il se peut qu’à deux mètres de la brosse le chien s’enfuit. Mais pas à trois mètres. Commencez alors à cette distance et renforcez positivement avec une friandise, chaque centimètre que vous gagnerez en vous rapprochant. C’est le principe de la désensibilisation. Ce faisant, vous allez enrichir la relation que vous entretenez avec votre ami canin, car vous l’écoutez. L’écoute est un vrai premier pas vers une relation équilibrée.
Le concept de soins collaboratifs vous séduit ? Vous avez envie d’essayer sans savoir comment vous y prendre ? N’hésitez pas à vous faire aider par un coach canin.
Le concept de soins collaboratifs vous séduit ? Vous avez envie d’essayer sans savoir comment vous y prendre ? Je me tiens à votre disposition pour vous guider et vous former.
Olivier
Chien Pluriel