Tête de chien en bronze - loudun comportementaliste canin

Comprendre le chien par son histoire

Histoire du chien

Les mammifères apparaissent sur terre, il y a environ 250 millions d’années. Il s’agit d’herbivores uniquement. 100 000 d’années plus tard environ, les premiers mammifères carnassiers font également leur apparition. A la fin du crétacé, lorsque les dinosaures disparaissent, les petits mammifères ont le champ libre et vont évoluer en s’adaptant à leur environnement. La grande famille des Miacoïdés va voir le jour. Elle contient deux grands groupes : les féliformes et les caniformes (ursidés y compris). Le vieil ancêtre des carnivores est probablement Miacis.

Miacis est l'ancêtre des canidés

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Beaucoup plus tard, on voit apparaître Leptocyon (en grec : chien svelte). Leptocyon est considéré comme l’ancêtre du grand loup gris qui donnera à son tour naissance au loup gris actuel et au chien.

 

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La domestication

Il est admis aujourd’hui, que l’homme et le loup se seraient rapprochés entre 30 000 ans et 15 000 avant notre ère. Il se trouve que la date de -23 000 ans correspond aussi au DMG : le dernier maximum glacière. La rencontre avec le loup se fait donc alors que la température de la terre est excessivement basse. On peut imaginer une raréfaction des grands gibiers. Le loup et l’homme partagent les mêmes territoires et sont tous deux des chasseurs organisés en clans. Toutefois, une étude récente (de Maria Lahtinen), les hommes digèrent mal la viande à cette époque.

Extrait :

Humans are not adapted to a solely carnivorous diet and are only able to digest about 20% of their energy needs from protein. High consumption of protein may lead to hyperinsulinemia, hyperammonia or diarrhea. In the worst case excessive lean meat consumption may lead to fatal protein poisoning.

Traduction :

L’homme n’est pas adapté à un régime exclusivement carnivore et n’est capable de digérer qu’environ 20 % de ses besoins énergétiques à partir des protéines. Une consommation élevée de protéines peut entraîner une hyperinsulinémie, une hyperammoniémie ou une diarrhée. Dans le pire des cas, une consommation excessive de viande maigre peut entraîner un empoisonnement mortel aux protéines.

On comprend dès lors, que l’homme et le loup ont pu se partager les mêmes proies. Les restes de repas de l’homme devaient être charnus et les loups ont pu commencer à suivre l’homme.

La domestication a pour conséquence de transformer l’animal sauvage. Pour exemple, les caractères juvéniles sont souvent gardés. Le chien joue comme un louveteau, il a les oreilles tombantes comme un louveteau et il aboie, ce qui est aussi une marque de jeunesse. Tous ces traits de caractère et physiques disparaissent chez le loup adulte. Le chien est dit « néoténique ». Pour rappel, le chien est le premier animal à avoir été domestiqué par l’homme, et de loin. Viendra le tour de la chèvre mais il faudra attendre 7000 ans.

Hommes et chiens : une vie commune

Durant les siècles qui vont suivre, le chien va rendre une multitudes de services à l’homme. Garde et chasse bien évidemment, mais aussi trait. La grande migration de l’homme (Homo Sapiens) se fait avec le chien, qui tire des traîneaux. Ces groupes d’hommes passent alors le détroit de Béring à pied et emportent leurs chiens sur le continent américain. Le Husky d’Alaska est un descendant de ces proto-chiens.

Tous ces détails ont une importance cruciale : ils démontrent que le chien a toujours vécu aux côté de l’homme en se voyant octroyer un rôle social. Ce rôle, dans notre société moderne lui fait aujourd’hui défaut.

Pour rappel, après la grande révolution industriel et l’exode des campagnes vers les villes (vers les usines), le chien s’est retrouvé à errer dans les rues, pendant que les propriétaires travaillaient à la chaîne. On a donc inventer les fourrières puis en 1970, la loi du 9 juillet a permis aux propriétaires de garder leurs chiens et animaux domestiques dans les appartements.

Cette période est un virage dans la vie du chien, car il devient un objet qui ne remplit aucune mission que celle d’attendre son maître.

C’est à cette époque que les comportements désagréables vont commencer d’apparaître. Par exemple, les aboiements intempestifs. Le chien aboie par anxiété, ou bien pour donner l’alerte ou encore par ennui et pour appeler un congénère. Il ne peut plus fureter à loisirs, ni chasser les souris de la ferme. Encore moins sentir les urines des copains ou courir après tout ce qui bouge.

Bref les besoins éthologiques (à peine découverts à l’époque) ne sont pas couverts par les propriétaires et le chien commence à découvrir le stress urbain. L’homme aussi du reste, puisque la ville est génératrice de stress, tout comme le travail en usine et en bureau.

Combattre le stress est donc une priorité pour nous et nos chiens, et les aider à retrouver des comportements stables en comprenant leurs besoins est d’une importance cruciale.